9 juin 2022

Embaucher des seniors...

Une tendance vers la sagesse, la prudence et la rentabilité !
Publié le 5 novembre 2016

Le "jeunisme" s'essouffle. En effet, pourquoi embaucher prioritairement des trentenaires qui passent 50% de leur temps à calculer leur carrière pour finalement quitter la société au profit du mieux disant moins de trois ans, en moyenne, après avoir été formés ?

Le senior ne calcule plus sa trajectoire, il travaille à plein temps et loyalement. Il rayonne de sagesse et s'intègre parfaitement dans les équipes grâce à son intelligence de situation. Il sait écouter. Il dénoue avec finesse les situations conflictuelles.

A l'heure où l'espérance de vie en France dépasse les 80 ans, les quinquagénaires et les sexagénaires affichent un dynamisme admirable et une disponibilité sans faille. Alors pourquoi la France, à contrario de ses voisins européens, a longtemps rechigné à embaucher des séniors ?
Deux chiffres sont particulièrement significatifs :
34 %, c’est le taux d’emploi des 55-67 ans, en mars 2016,
10 %, c’est le taux de chômage des seniors à la même date
Mais où sont donc les seniors s’ils ne sont pas au travail et s’ils ne sont pas davantage au
chômage ? Tout simplement en dehors du marché du travail…

La réalité, c’est que les seniors sont éjectés de l’emploi ou y renoncent d’eux-mêmes et quand ils s’obstinent contre vents et marées, ils ont 50 % de chances d’être encore au chômage 2 ans après !

Inemployables, les seniors francophones ? C’est ce qu’il semblerait… Ils ne le sont pas dans beaucoup d’autres pays : le taux d’emploi des seniors n’est pas loin des 60 % en Allemagne, il est de 70 % en Suède. Au Japon, on approche les 90 % pour les 55-60 ans !
Discrimination ?

Des enquêtes récentes montrent que les cibles privilégiées des recrutements, ce sont les 30-40 ans, et cela pratiquement pour tout type de poste et pour tout niveau de poste. Les plus de 50 ans ne sont spécifiquement visés que dans de très rares exceptions.
Ils sont parfois tolérés, notamment sur les quelques créneaux où la compétence est rare et recherchée. 
Autrement dit, on accepte les seniors … par défaut d’autres candidats. L’âge, un handicap quasi-insurmontable quand on est candidat à l’emploi ? Il semble bien…

Incompétents, les seniors ? Certainement pas….
Victimes de stéréotypes sociaux et de l'ignorance des recruteurs ? Plus probablement…

Représentations sociales concernant les seniors
Il est désormais totalement erroné d'affirmer qu’après 50 ans, on ne vaut plus grand-chose
sur le marché du travail en France.

On imagine les seniors fatigués, usés par leurs années de travail, on les suppose démotivés, en attente d’une retraite toute proche, on les juge moins productifs, plus lents, inefficaces, moins flexibles, ils sont souvent moins formés, et on les estime dépassés par les nouvelles technologies, incapables de s’adapter aux nouvelles exigences de production et malgré tout, ils ont l’audace d’être souvent plus chers…
Le tableau est noir, et l’éventuel avantage compétitif que pourrait représenter l’expérience acquise ne pèse pas lourd face à ces images négatives d’un senior qui n’est plus dans le coup ! Ce qui fait que, en contexte de recrutement, la candidature senior est bien souvent disqualifiée avant même d’avoir été étudiée.
On n’a jamais pu démontrer la moindre corrélation entre l’âge et l’ardeur au travail.

C’est vrai que les seniors n’ont pas les mêmes ambitions que les plus jeunes, mais il n’y a pas qu’une seule forme de motivation, celle qui viendrait de l’ambition et d’une carrière à construire. La motivation qui repose sur la satisfaction du travail bien fait, sur le sentiment d’une utilité sociale, sur la reconnaissance de ses compétences est au moins aussi solide et probablement plus stable et plus profonde que celle qui naît de l’ambition et de la volonté de réussir une belle carrière.
Si les seniors n’ont pas les défauts de la jeunesse, c’est parce qu’ils ont de la maturité et de l'expérience.

La richesse des seniors, c’est leur regard sur la vie et sur l’entreprise, leur capacité à
s’investir sans penser à leur carrière, leur amour du métier et le professionnalisme qu’ils peuvent transmettre aux plus jeunes. Tous ceux qui ont tenté l’expérience de la complémentarité entre jeunes et moins jeunes ne peuvent que s’en féliciter.

Chers ?
Les salaires sont généralement supérieurs en fin de carrière qu’en début de carrière, mais le différentiel n’est pas si important que cela !
Si les seniors ont la réputation d’être chers, c’est parce que très souvent, ils sont amenés à se disqualifier et à postuler pour des emplois bien au-dessous de leur dernière fonction.
Si on compare ce qui est comparable, à compétences égales, et pour les postes qui leur conviennent, les seniors ne sont pas plus chers que les autres… D’autant plus, que bien souvent, l’emploi est pour eux bien plus important que la rémunération dont ils ne font pas un a priori !

Les équipes mixtes séniors/juniors sont, de loin, les plus efficaces !
En conclusion, être senior, est une vraie qualité en soi, une plus-value incontournable de notre temps. Autant pour le bien-être des collaborateurs que pour la rentabilité d'une société. 
Le senior est une composante grandissante de notre société.
Il apparait immature de ne pas prendre en compte cet indicateur évident.

Les jeunes ont besoin des anciens comme les vétérans sont avides de partager leur expérience avec la nouvelle génération qui, elle aussi, deviendra, un jour, senior.

Quand vous serez bien vieille (ou vieux), le soir à la chandelle
Peut-être vivrez-vous, alors, le drame des seniors discriminés en France...
(Ronsard)

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