25 août 2012

Les profils exclus ?! - 4 -

’Surqualifié mais ... ’’
Pour les candidats algériens, du moins ceux qui n’ont pas pu ou su décrocher l’emploi postulé, il revient souvent cette affirmation que les recruteurs ou les personnes en charge du recrutement - en général celles et ceux qui donnent le ‘’La’’ au service des RH - et les superviseurs dans les PME, beaucoup plus que les patrons, craignent pour leurs postes dés qu’ils découvrent les qualifications et les expériences détenues ou acquises par les algériens. Le terme générique qui revient le plus souvent lorsqu’ils font leur suivi est ‘’surqualifié’’, accompagné d’un ‘’nous avons besoin de quelqu’un qui maîtrise suffisamment l’anglais’’.
Dans mes rencontres, avec un grand nombre employeurs, confrontés au phénomène de la pénurie de main d’œuvre, ce sont essentiellement les expériences acquises hors du Québec qui les interpellent. Ils craignent qu’elles ne soient pas au niveau des besoins techniques de leurs entreprises. Une catégorie d’employeurs évoque sans la nommer leur peur des attitudes socioculturelles, que portent ces candidats. Quelques-uns m’ont tout simplement dit’Ils ne répondent pas à la culture de l’environnement socioprofessionnel’’, en d’autres termes à ’la culture d’entreprise’’.
L’un d’entre eux - patron d’une PME de 32 employés - m’expliquait qu’il avait recruté des marocains - deux informaticiens et une préposée à la documentation technique (mère de deux enfants. Elle portait le voile.) – ‘’Fort compétente’’, m’a-t-il dit, « « je n’ai pas eu de difficultés à l’intégrer et à lui accorder des facilités ; mais jamais pendant deux années consécutives ils - les trois - n’ont participé aux ‘’regroupements sociaux et de ressourcement’’, pourtant payés par l’entreprise et aux deux ‘’parties de Noël’’. Ils ont invoqué des raisons de gêne, d’intégration au groupe, de consommation de produits alimentaires servis durant ces rencontres ... »»
Le pire, avait-il poursuivi. « « C’est que lorsque l’un des employés fêtait son anniversaire, ils n’étaient jamais présents. Avec les employés les plus anciens nous avons décrypté le message suivant : ‘’Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde’’. Un jour, la dame est partie sans prévenir. Je l’ai remplacée par une autre, une algérienne. Mère, elle aussi, de deux enfants. Elle ne portait pas le voile mais était très pieuse et pratiquante. Depuis, elle fait partie de l’équipe de gestion. Elle est toujours présente aux rencontres sociales. Avec son conjoint, elle en a organisé une autour de la cuisine algérienne. Un moment inoubliable. J’ai offert à son conjoint de rejoindre l’entreprise, mais il aime la place où il travaille. Dans ce type de cas les spécialistes en comportement organisationnel parleraient de ‘’cadre de références’’. »»
À suivre    
Ferid Chikhi
Le 25 août 2011

11 août 2012

Les profils exclus ?! -3-

Le recrutement des immigrants -3-
Au delà des statistiques et des indicateurs du chômage, les employeurs font les choix qui leur conviennent. Ils préfèrent ouvrir la porte à des profils qu’ils connaissent qu’à ceux qu’ils doivent découvrir. Craignent-ils vraiment l'ouverture des portes de leurs entreprises aux candidats algériens au point de se passer de leurs compétences et de leurs potentiels ? Au regard de l’appréciation que je tire de ma propre expérience la réponse est sans conteste, NON ! Et, pourquoi le seraient-ils ? Bien des réponses se fondent notamment sur quelques cas et sur des préjugés. Il y a certes une méconnaissance des différents paramètres des profils professionnels, des pratiques culturelles et souvent des pratiques religieuses.
Dans la communauté, il y a ceux qui abondent dans l’hypothèse que les employeurs québécois craignent que l’intégration professionnelle des nouveaux arrivants en provenance d’Algérie ne leur crée des problématiques de relations humaines, d’habitudes de travail et surtout de socialisation. Ils ressentent un fort sentiment de rejet même s’ils ne l’ont pas vécu.
D’aucuns diront qu’il s’agit d’un sentiment de solidarité communautaire. Ils considèrent qu’ils sont victimes des conséquences du 11/9 ; d’autres trouvent que ce sont les contrecoups et les effets des travaux de la commission Bouchard et Taylor, notamment par la suite tant attendue concernant les recommandations qui n’ont jamais été suivies d'effet. Un troisième groupe considère que ce sont malheureusement des séquelles des deux.
Pour les employeurs, la majorité rejettent ces explications et restent sur leur position à savoir que c’est le marché de l’emploi qui régule le recrutement. La compétition, disent-ils, est réelle et au-delà de l’expérience québécoise qu’ils ne trouvent pas chez des candidats algériens c’est aussi leur attitude … elle n’encourage pas les recruteurs à aller de l’avant avec eux.
À suivre    
Ferid Chikhi
Le 14 août 2011

1 août 2012

Les profils exclus ?! -2-

Le recrutement des immigrants -2-
Des statistiques montrent que dans certaines communautés, plus de 25% des chercheurs d’emplois, parmi ceux qui ont moins de cinq années de présence à Montréal seraient en chômage ou ou occupent des emplois ne répondant pas à leurs attentes. Pourtant des conseillers en emploi - dans les organismes communautaires, les clubs de recherche d’emploi - offrent leurs services en proposant des outils tout à fait appropriés pour l’adéquation profils des candidats et exigences des employeurs et leur ‘’intégration professionnelle’’.
Alors se posent les questions qui fâchent : les employeurs ont-ils vraiment peur des candidats maghrébins au point de les exclure de leur recrutement ? Quelles peuvent être les logiques d’une telle attitude ? Les allégations rapportées çà et là sont-elles validées ? Quelles pourraient être les causes de ce constat ?
Les inventaires chiffrés et les recensements du monde du travail semblent confirmer cet état de fait. Mais ne dit-on pas que l’on peut faire dire une chose et son contraire à des indicateurs pourtant avérés? Qu'est-ce qui démarquent les Algériens des autres candidats aux emplois des entreprises québécoises ? Quelles attitudes, quels comportements, quels profils conviendraient le mieux pour se faire recruter et se maintenir en emploi dans un Québec en pleine mutation économique et socioculturelle? Que faut-il faire pour y remédier ?
Prenant un ancrage dans mon expérience professionnelle et ce que je sais, d’une part des exigences et des attentes des employeurs québécois et d’autre part des profils, des compétences, des qualifications et des expériences des candidats algériens, j’ai tenté à plusieurs reprises - au cours de conférences, d’ateliers de communication interpersonnelle et de discussions avec celles et ceux qui s’intéressent à cette problématique - de répondre à ces  interrogations. J’en livre ci-après quelques éléments de réflexion.
À suivre    
Ferid Chikhi
Le 07 août 2011

Québec : Pour une immigration qualitative

  Québec : Pour une immigration qualitative Seuls ceux qui ne s’informent pas ignorent … En ces mois de septembre et d’octobre 2023, qua...